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Le fichier écologique des essences intègre un nouveau découpage du territoire wallon en dix zones bioclimatiques. Basées sur des données climatiques actualisées et sur la réponse des espèces forestières au changement climatique, elles en constituent la porte d’entrée.

Le climat exerce un impact majeur sur la croissance, la survie et la capacité de reproduction des plantes. Il agit directement sur leur fonctionnement, mais aussi par ses effets sur le sol et les autres organismes vivants, qui interagissent avec les végétaux.

Les plantes sont sensibles aux valeurs annuelles de paramètre climatiques, comme la température moyenne annuelle ou les précipitations totales, mais également aux fluctuations entre saisons d’une même année, ou d’une année à l’autre. Les plantes sont ainsi très sensibles à des écarts (excès ou déficits), aux conditions moyennes caractéristiques de leur zone de croissance, et au moment où ces écarts se produisent : au printemps ou en été, à l’âge adulte ou en jeunesse…


Le découpage d’un territoire sur une base climatique constitue donc la première porte d’entrée pour définir en quoi un site est accueillant ou non pour une espèce végétale donnée.

Dans une première étape, à partir des données climatiques de températures et de précipitations enregistrées entre 1986 et 2005 en Wallonie, plusieurs indicateurs climatiques utiles pour la plante ont été calculés sur une maille de 500 x 500 m ; ils ont permis d’identifier quatre grandes régions climatiques. Celles-ci ont été redécoupées en 10 zones bioclimatiques sur base exclusive des sensibilités climatiques des espèces forestières.


Le nouveau découpage permet donc d’évaluer, dans une première étape du diagnostic, la compatibilité climatique des espèces pour chaque zone et d’obtenir ainsi une liste d’espèces classées selon ce critère. Dans une seconde étape, l’analyse via le fichier écologique définit en quoi le site est pourvu en éléments nutritifs et alimenté en eau ; de la même manière que pour le climat, un niveau d’aptitude dit « hydro-trophique » peut ainsi être défini pour chaque espèce. Le choix final repose alors sur l’analyse d’autres contraintes (par exemple, une sensibilité aux gelées tardives, au vent, aux canicules etc.), l’étude des facteurs de compensation et d’aggravation (un versant exposé au sud va par exemple aggraver l’intensité d’une sécheresse), et la prise en compte des objectifs du forestier. ◆

Chercheurs : Raphaèle Van der Perre, Stephen Bythell (UCLouvain)
Encadrement scientifique : Patrick Bogaert, Quentin Ponette, Caroline Vincke (UCLouvain). Les données de l’IRM ont été préparées par Christian Tricot (IRM).