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La politique forestière de la Wallonie peut désormais s’appuyer sur un outil de simulation de l’évolution des ressources forestières développé à partir des données issues de l’Inventaire Permanent des Ressources Forestières de Wallonie (IPRFW) et de la télédétection.

La mise en œuvre d’une politique forestière durable repose sur une bonne compréhension de l’impact des décisions prises sur l’évolution des ressources forestières. Il est ainsi essentiel de disposer d’informations précises et continuellement actualisées concernant nos forêts et les principaux processus qui régissent leur évolution (croissance, récolte, régénération, mortalité…).

À l’échelle de la Wallonie, il s’agit d’un travail considérable concernant plus d’un demi-million d’hectares, soit le tiers du territoire régional. Il est assuré par l’Inventaire Permanent des Ressources Forestières de Wallonie (IPRFW) grâce à un impressionnant réseau d’observations de plus de 11 000 placettes d’échantillonnage dont les arbres sont mesurés tous les 5 à 15 ans.

Il est toutefois indispensable de caractériser cette ressource et son évolution avec un pas de temps plus court, davantage compatible avec les prises de décisions économiques et politiques. En particulier considérant qu’une proportion importante de nos forêts doit faire face à diverses évolutions (changements globaux, mises à blanc, chablis, maladies, nouvelles opportunités économiques…).

À cet effet, nous avons combiné le potentiel des données IPRFW, de l’imagerie aérienne et de la modélisation statistique pour développer un logiciel capable de simuler annuellement la croissance, les récoltes et la régénération au sein de tous les peuplements forestiers de Wallonie. La totalité de la forêt wallonne est ainsi représentée par plus d’un demi-milliard d’arbres simulés.

Nos simulations montrent que si les tendances des vingt dernières années, sur lesquelles se basent les simulations, se maintiennent, la ressource augmentera globalement dans les trois prochaines décennies d’environ 11 % (soit 14 millions de mètres cubes), grâce essentiellement au douglas et aux feuillus, alors que les volumes disponibles en épicéa ne cesseront de diminuer. Le simulateur apporte donc une vision prospective, utile à l’industrie du bois par exemple, et, en outre, il peut aussi prévoir l’évolution de la ressource sous l’effet de différentes options de politique forestière (modification du code forestier, prime à la plantation, définition d’aires protégées…). ◆

Chercheur : Jérôme Perin, Nicolas Latte (ULiège)
Encadrement scientifique : Jacques Hébert (ULiège)