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L’équilibre forêt-faune est un des principaux enjeux en matière de gestion durable des forêts en Europe. La connaissance des effectifs, ou au moins de leur évolution, est une information essentielle pour assoir une gestion cynégétique appropriée.

Actuellement, en Wallonie, celle-ci est basée sur la détermination d’Indices Nocturnes d’Abondance (INA). Ces indices résultent de comptages nocturnes le long de circuits prédéfini (de 10 à 20 km par 1000 hectares). Cette méthode, bien que relativement lourde à mettre en œuvre peut être considérée comme objective et opposable.

Le développement fulgurant de la technologie drone a permis de proposer de réelles solutions en matière de miniaturisation des caméras ainsi que des systèmes de traitement d’image de plus en plus performants. Le recours à des drones pour des inventaires « gibier » dans nos forêts reste cependant confronté au problème d’endurance qui ne dépasse guère 1 heure de vol et surtout aux contraintes réglementaires. Ces dernières imposent notamment au pilote d’avoir constamment son drone en visuel, ce qui représente un véritable challenge en forêt. La transposition des équipements développés pour les drones sur un ULM présente par contre de multiples avantages dont une durée de vol plus importante, une législation plus souple et la possibilité d’embarquer plusieurs caméras.

Les essais menés actuellement à Gembloux Agro-Bio Tech dans ce domaine laissent entrevoir des possibilités d’estimation d’indices de densité au départ de survols réalisés par ULM en utilisant simultanément une caméra couleur et une caméra thermique. Pour que cette approche constitue une alternative pertinente par rapport aux INA, des progrès doivent cependant encore être réalisés dans l’automatisation de la détection des animaux sur les milliers d’images acquises à chaque vol. À moyen terme, l’assouplissement de la réglementation « drone » et l’augmentation de leur autonomie devraient permettre d’envisager de réaliser des vols nocturnes tirant ainsi parti de la présence de la plupart des animaux en zone découverte, rendant une proportion plus importante de ceux-ci visibles. ◆

Chercheurs : Peter Gaucher, Nicolas Latte (ULiège)
Encadrement scientifique : Philippe Lejeune (ULiège)