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En Wallonie, les plantations résineuses représentent environ 43% de la surface des forêts et fournissent annuellement plus de 3 millions de m³ de bois, soit plus du double de nos forêts indigènes (feuillues). La plupart sont des peuplements de production intensive de bois destiné à une industrie spécifique : sciages pour la construction essentiellement, ainsi que des sous-produits pour les panneaux, le papier et l’énergie. Dans ces conditions, l’administration forestière vise à optimiser ses méthodes de production.

Notre recherche a consisté à modéliser la dynamique de croissance des résineux (épicéa, douglas et mélèzes) en termes d’évolution de la densité du peuplement, du nombre et de la grosseur des arbres et du volume de bois produit au cours du temps. Les modèles ont permis de construire GYMNOS, un simulateur (qui a été intégré dans la plateforme de simulation internationale CAPSIS) grâce auquel il est désormais possible de prévoir l’évolution d’une plantation résineuse sous l’influence des interventions du sylviculteur.

Équipés de ce simulateur, nous avons rassemblé un groupe de travail constitué de gestionnaires et de spécialistes du bois connaissant les besoins de l’industrie avec pour tâche d’établir des scénarios sylvicoles définis par différents paramètres que peut estimer le simulateur : distance de plantation, cloisonnements, âge de la première éclaircie, intensité, modalité et rotation des éclaircies, dimensions d’exploitation, etc. En dialoguant avec le simulateur, le GT a défini les scénarios sylvicoles qui lui semblent optimaux par rapports aux objectifs des gestionnaires et aux besoins de l’industrie.

Ceux-ci ont été traduits en normes de sylviculture. Pour chaque norme, le simulateur a alors construit une table de production, c’est-à-dire un tableau qui décrit l’évolution de la plantation au cours du temps selon différents paramètres que le sylviculteur domine. Cette table propose aussi les coûts et les revenus de la production de bois. ◆

Chercheur : Jérôme Perin (ULiège)
Encadrement scientifique : Hugues Claessens, Jacques Hébert (ULiège)